Hôtel de Barbotan

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Saint-Sever

L'emplacement de l'hôtel est occupé au 16e siècle par un ensemble de bâtiments situé dans l'emprise de la seconde enceinte, donnant dans la rue bourgeoise appelée anciennement rue neuve, ou rue de Pavie. Deux des maisons sont réunies en 1570 par Jacques de Tuquoy, lieutenant général au siège de Saint-Sever. Au 17e siècle, Jean-Jacques de Tuquoy, ou plutôt son fils Jean-Jacques, avocat du roi, marié en 1650, semble engager un projet de reconstruction d'envergure : le bâtiment en fond de parcelle conserve des encadrements de portes datables du 17e siècle par leur forme en anse de panier, avec agrafe et impostes saillants (des portes du même type ont été repérées dans d'autres maisons de la ville). Le grand escalier de pierre, placé au centre de l'aile en retour du bâtiment principal, paraît également dater de cette époque ; il se rapproche de l'escalier des Jacobins et d'une autre demeure du centre ville.

Les deux anciens édifices, alors détenus par Pierre de Pichard, sont qualifiées de maisons Tuquoy et Pimbo dans l'acte de vente de l'ensemble en 1740 à Jacques de Barbotan, seigneur de divers lieux. L'hôtel est repris au milieu du 18e siècle sous l'impulsion de Clair Joseph de Barbotan, maréchal de corps, comte de Carritz, seigneur de Mormès, de Barbotan et de Maupas. Les ouvertures en arc segmentaire des fenêtres du bâtiment principal, ainsi que le décor de stuc dans les pièces du rez-de-chaussée de l'aile en retour, se rattachent à cette campagne de travaux. Le vestibule d'entrée au centre de l'aile en fond de cour et le bâtiment longeant la cour intermédiaire semblent aménagés à la même période, comme le montrent le passage en arc plein cintre et les fenêtres en arc segmentaire.

Sous la Révolution, la fuite de la famille Barbotan, dont certains membres ont été exécutés à Paris, entraîne la saisie de l'hôtel particulier par la municipalité. Il sert d'abord de prison où sont enfermés différents citoyens (dont l'abbé Tallendier). Après la Terreur, la famille Barbotan revendique son bien et propose de le louer à la commune pour y loger les Ursulines. La location débute le 12 prairial de l'an 12 (1er juin 1804). C'est vraisemblablement à cette période que l'aile en retour à l'est, percée de fenêtres rectangulaires, est construite. Quoi qu'il en soit, elle figure sur le plan cadastral de 1809. Une chapelle est aménagée dans le bâtiment longeant la cour intermédiaire. L'ensemble n’apparaît pas encore comme édifice public sur le plan cadastral napoléonien.

L'arrêté préfectoral de 1819 autorisant l'installation définitive des Ursulines justifie l'acquisition de l'hôtel par la municipalité en 1822, devenant dès lors un bâtiment public. Un mur de clôture est construit côté rue avant 1844, date où il figure sur le nouveau plan cadastral. Ce mur de clôture est également visible sur des cartes postales du début du 20e siècle.

La loi de la Séparation des Églises et de l’État de 1905 entraine le départ des Ursulines vers l'Espagne. L'ancien hôtel est alors laissé à l'abandon jusqu'à son rachat par Louis Laforie ou Lafaurie en 1923, puis par l'industriel Romain dit Abel Crabos en 1928 pour y aménager son usine de traitement de la plume, auparavant située place du Tribunal. La couverture en tôle et métal des cours latérale, intermédiaire et arrière résulte de la nouvelle fonction de l'édifice. Des machines de traitement de la plume sont installées dans différentes pièces de l'hôtel. Des bacs en béton, destinés au lavage des plumes, sont installées dans l'ancienne chapelle.

L'usine est abandonnée en 1990. L'aile est a été réaménagée dans les années 2000 pour permettre l'installation provisoire d'un bureau de poste.

Périodes

Secondaire : 17e siècle

Principale : milieu 18e siècle

Principale : 1er quart 19e siècle

Principale : 1ère moitié 20e siècle

L'hôtel comporte plusieurs corps de bâtiments organisés en U autour d'une cour donnant sur la rue du Général-Durrieu.

Chacune des ailes est percée au rez-de-chaussée par une porte cochère centrale. Les portes des ailes ouest et sud sont en plein cintre avec agrafe et impostes saillants, et les fenêtres en arc segmentaire. Les percements de l'aile est, plus récente, sont rectangulaires. Mis à part les encadrements, la corniche et les chaînes d'angle, les façades sont enduites.

La porte de l'aile ouest ouvre sur la cage d'escalier en pierre rampe-sur-rampe. Un décor peint lacunaire se trouve en partie inférieure. A chaque étage, une pièce décorée de stucs se situe de part et d'autre de l'escalier. Cet escalier dessert également les étages supérieurs de l'aile sud.

L'aile sud en fond de cour est percée en rez-de-chaussée par un passage voûté en plein cintre qui permet de rejoindre la cour intermédiaire, aujourd'hui couverte. Cette cour est bordée à l'est et au sud par deux corps de bâtiment en L, dont celui ayant abrité la chapelle, comprenant des décors peints. Le bâtiment sud de cinq travées est percé au rez-de-chaussée d'un vestibule menant au jardin arrière, aujourd'hui partiellement couvert.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Mise en oeuvre : appareil mixte

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse
Étages

2 étages carrés

Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier tournant à retours sans jour

    Structure : en maçonnerie

État de conservation
  1. désaffecté
Décors/Technique
  1. décor stuqué
  2. peinture
Décors/Représentation
  1. Representations : représentation non figurative


Précision sur la représentation :

Les deux pièces du rez-de-chaussée de l'aile ouest, situées de part et d'autre de l'escalier de pierre, recèlent un décor stuqué de tables sur les trumeaux des cheminées, entre les fenêtres et au-dessus des portes. Au 2e étage de l'aile ouest, une des cheminées est décorée sur son trumeau d'un polygone tréflé.

Dans l'ancienne chapelle, l'arc doubleau est orné d'un décor peint de volutes végétales.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Saint-Sever , 16 rue du Général-Durrieu

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 2015 AS 53, 1844 s 320 (Édifice public en bleu), 1809 k 67

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